Détail de l'expression
Il est difficile de dire qu'on est "favorable" ou "défavorable" à LNPN. En tant qu'usager régulier de la ligne (navetteur) Rouen-Paris, je ferai quelques observations. La première, c'est l'absolue nécessité de découpler les lignes affectées aux Transiliens et aux trains Normands, notamment entre Poissy et Vernouillet/Mantes-la-Jolie. La réalisation des travaux d'Eole (qui a un impact considérable, +20 mn sur le trajet des trains normands depuis plusieurs années) a fait miroiter aux usagers normands un début de résolution. Il s'agirait que les promesses soient tenues de ce point de vue, mais cela ne suffira pas: un tracé réservé aux lignes normandes est nécessaire pour éviter le secteur de Villennes notamment. De la même manière, un saut-de-mouton à Saint-Lazare est essentiel pour permettre la fluidité du trafic dans cette gare. Globalement, ce qu'attendent les usagers réguliers et navetteurs aujourd'hui, c'est le retour des temps de trajet sur lesquels on pouvait compter dans les années 1970/80, à savoir 1H05/1h10 maximum pour un Paris-Rouen. Les documents de la LNPN laissent envisager un gain de seulement 10 minutes à cet égard ! (page 29 du dossier de concertation). C'est franchement ridicule. 10 minutes de mieux ! Alors que, pour les Rouennais, va se poser un autre problème qui est celui de la nouvelle gare. Ainsi on apprend, sur le site de la concertation consacrée à la future Gare Saint-Sever, que c'est elle qui a vocation à accueillir toutes les circulations Le Havre/PSL. Je suis bien désolé pour ceux qui, navetteur comme moi, avaient choisi leur domicile en fonction de leur proximité avec la gare Rouen Rive Droite (15 minutes à pied me concernant). Les trains pour Paris basculés rive gauche, revient à passer mon temps pour rejoindre la future gare à 30 mn à pied. Gare qui ne sera par ailleurs a priori pas reliée au métro/tram de Rouen (un comble), et donc il n'y aura pas de liaison directe, rapide et régulière entre les deux gares. C'est un souci majeur pour la crédibilité du projet, et une fois encore, une grosse couleuvre à avaler pour tous les navetteurs qui se sont organisés pour être en proximité avec la gare rive droite. Au final, si je suis favorable à des évolutions de la ligne pour garantir un temps de trajet le plus court possible en désengorgeant le réseau actuel, je suis défavorable à une LNPN qui ferait de Saint Sever la nouvelle gare pour se rendre à Le Havre ou Paris.
Bonjour, Nous vous remercions pour votre contribution sur le principe de doublement des voies entre Paris et Mantes et l’implantation de la future gare de Saint-Sever à Rouen. Concernant le premier point, en effet, les deux sections prioritaires de la LNPN, entre Paris et Mantes et Rouen et Barentin, incluant la future gare de Rouen Saint-Sever, sont définies comme prioritaires par l'Etat et visent à désaturer les nœuds ferroviaires de l'ouest francilien et de Rouen. L'objectif principal de ces 2 sections de la LNPN n'est pas le gain en temps de parcours (même s'il y en a un car les trains pourront circuler plus vite grâce à la nouvelle infrastructure), mais l'augmentation de la capacité ferroviaire : LNPN rendra possible une augmentation conséquente des fréquences pour les trains entre Paris et la Normandie et pour les trains du quotidien (futur RER E et ligne J Paris-Vernon). Grâce aux voies nouvelles aptes à de plus grandes vitesses, les trains circuleront plus vite avec des gains de temps de parcours dès la mise en service des sections prioritaires. Entre l’Île-de-France et la Normandie, l’objectif est de relier, pour les trains les plus rapides : o Paris-Le Havre en 1h50 avec un arrêt à Rouen (contre 2h10 actuellement). o Paris-Caen en 1h45 (contre 1h55 actuellement) o Paris-Rouen en 1h (contre 1h15 aujourd'hui) Concernant vos remarques sur la création de la future gare de Rouen Saint-Sever : aujourd’hui la gare de Rouen Rive Droite est la gare la plus fréquentée de Normandie. Sans la réalisation de la LNPN, les études prospectives prévoient une augmentation progressive de 27 % de la fréquentation de la gare de Rouen Rive Droite, qui devrait alors accueillir 9 millions de voyageurs par an à l’horizon 2035. Aujourd’hui, la gare de Rouen Rive Droite ne peut pas accueillir plus de trains en heure de pointe. Cette situation découle notamment de sa configuration : elle ne dispose que de six voies à quai, dont certains sont trop courts pour accueillir des trains plus longs, ce qui limite sa capacité. De plus, il n’est pas possible de créer de nouvelles voies, ce qui entrave toute possibilité de développement. La création d’une seconde gare à Rouen, couplée à la réalisation d’une section de ligne nouvelle jusqu’à Barentin, est ainsi la réponse envisagée pour désaturer durablement le nœud de Rouen et permettre le doublement des fréquences des trains souhaité par l’autorité organisatrice de la mobilité. La gare de Rouen Saint-Sever sera le terminus de l’ensemble des circulations régionales. La gare de Rouen Rive droite continuera d’être desservie par les trains en provenance d’Yvetot et Dieppe, qui rejoindront ensuite la gare de Saint-Sever. Toutes les correspondances se feront dans la gare de Rouen Saint-Sever. Nous vous invitons à approfondir ces points dans le livret de la concertation et le bilan de la concertation gare de SNCF Réseau. Enfin, nous vous invitons à consulter le site internet de la métropole consacré au futur quartier lié à la gare, pour tout ce qui est à l’étude en matière d’accessibilité en transports en commun du quartier Saint-Sever et de la future gare. Cordialement
Réponse de SNCF Réseau le 25 mars 2025